Miarana Ramefison : Malagasy d'ici et d'ailleurs - Head of Operations d'une ONG au Laos et Myanmar
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Miarana Ramefison : Malagasy d'ici et d'ailleurs - Head of Operations d'une ONG au Laos et Myanmar

RAMEFISON Miarana • Head of Operations d'une ONG au Laos et Myanmar
| Interview

Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et professionnel avant de rejoindre cet ONG au Laos ?

J’ai fait mes études académiques au sein des institutions confessionnelles – A Tamatave au niveau de l’école Saint Joseph et de Stella Maris puis à l’Université Catholique de Madagascar à Antananarivo.

Sur mon parcours professionnel, j’ai forgé mes armes avec les cabinets de consultance et d’audit internationaux dont un parmi les big four des cabinets d’audit international qui s’est implémenté à Madagascar en 2007. Je me suis spécialisée dans l’audit interne, le volet conseil et les audits de projet qui m’ont permis de voyager dans plusieurs pays. 

Après avoir été dans le contrôle a posteriori des divers projets financés par les bailleurs internationaux, j’ai décidé d’intégrer une ONG internationale en tant que Risk & Compliance Manager. Puis toujours poussée par la motivation de faire au mieux pour mon pays et de mettre la main à la pâte, je rejoins l’équipe opérationnelle en tant que Head of Operations à Madagascar, chapeautant ainsi la Finance, les Ressources Humaines, le Supply Chain management, l’Information Communication & Technology, le Safety & Security et le Risk & Compliance. Après 4 années, J’ai décidé de prendre le même poste mais en gérant 2 pays : Laos et Myanmar. Et je suis actuellement basée au Laos.


Qu'est-ce qui vous a motivé à travailler pour une ONG internationale et plus particulièrement pour Laos et Myanmar? 

Au cours de mes divers voyages, j’ai toujours été fascinée par ce que ces projets faisaient. Au-delà d’être celle qui auditait pour soulever les constatations et parfois les dépenses inéligibles, je voulais prendre part à comment apporter aussi ma valeur ajoutée dans le processus pour le développement et l’assistance aux plus vulnérables. 

Le choix de cette ONG est fait par la vision et la motivation qu’elle inculque, la dimension humaine du travail, non seulement pour les bénéficiaires mais également les staffs.



Le choix des pays dépendait des postes vacants mais la principale motivation étant que je n’avais pas du tout d’expérience avec les pays d’Asie du Sud, donc plus dans la curiosité de la découverte. 

Je suis basée au Laos et nous savons tous la situation sécuritaire au niveau de Myanmar actuellement mais c’est pour quoi également, nous, ONG, existons, pour venir en aide et en assistance aux plus démunis.


Quels sont les défis que vous avez rencontrés dans votre travail en Laos, et comment y avez-vous fait face ? 

Le grand défi se situe au niveau de l’adaptation culturelle. Chaque pays, sa culture et le respect de cette différence, de cette diversité est très importante afin que la confiance et la collaboration s’installent entre moi et les équipes. 

Il est nécessaire d’avoir un temps d’observation pour écouter et voir. Il y aura mille et une façons de faire les choses, mais tout dépend du contexte sur la meilleure manière de procéder.

Un autre défi est le fait que Myanmar n’est actuellement pas encore accessible donc la gestion se fait à distance. J’ai cependant eu la chance d’avoir rencontré physiquement l’équipe quand ils étaient au Laos et par la suite la relation s’est faite principalement en ligne jusqu’à maintenant. Il est nécessaire de toujours établir une base de communication conviviale car la communication virtuelle peut être sujette à diverses interprétations et les messages ne passent pas forcément comme on le voudrait.


Pouvez-vous nous décrire une journée type dans votre travail pour votre ONG au Laos ? 

Principalement je travaille sur mon ordinateur via Teams ou Whatsapp compte tenu du fait que les équipes sont localisées dans diverses zones (pays ou sous bureaux). Après cette longue période de confinement due au Covid, ça fait plaisir d’interagir avec d’autres personnes. Généralement, nous avons toujours des activités d’équipe allant d’un déjeuner ensemble à une session de cuisine ou d’autres activités de bien-être à l’heure du déjeuner. L’esprit de famille est très inculqué. Nous avons un horaire de travail de 8h30 à 17h en général mais compte tenu du décalage horaire avec notre siège situé aux Etats Unis, les réunions/ formations avec eux se font en soirée ou très tôt le matin. 


Comment voyez-vous l'impact de votre travail sur les communautés locales en Laos? 

La mise en œuvre des programmes et des projets nécessite la mise en place de support solide, coordonné et organisé. D’où la division de l’ONG en deux fonctions distinctes : la partie programmatique en charge des volets techniques et la partie opérationnelle pour la gestion de toutes les fonctions support. 

L’impact se situe dans la possibilité de réalisation des objectifs programmatiques quant au support donné : aux achats faits, à l’organisation des transports pour desservir les distributions au niveau des divers sites, à la location des magasins pour le stockage des vivres pour avoir la quantité nécessaire disponible selon les besoins et éviter les ruptures, à la correcte maintenance des véhicules pour la réalisation des divers déplacement mais le plus important je pense est la mise à disposition du personnel nécessaire car sans le facteur humain, on ne peut rien faire. Et cette fonction se trouve au niveau de la partie opérationnelle. Au-delà des ressources financières que nous obtenons des bailleurs, des ressources matérielles que nous acquérons pour la mise en œuvre des programmes et projets, les ressources humaines sont un de nos plus grands atouts.


Enfin, quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui envisage de travailler pour une ONG internationale ?

Il faut avoir la passion et l’envie pour le travail humanitaire et le travail sur le terrain. Je pense que ceci est très important car il faut arriver à aimer ce qu’on fait mais également trouver le plaisir de le faire. Le contexte n’est jamais évident, le confort n’est pas toujours au rendez-vous, le risque peut exister mais au final, au-delà de l’aspect financier, quelle finalité dans le travail qu’on fait, telle est la question pour moi.

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