Marché de l’emploi à Madagascar : Le monde du digital attire les jeunes Malagasy.
Marché de l’emploi : Le monde du digital attire les jeunes Malagasy.
Le niveau d’employabilité dans son ensemble reste précaire pour Madagascar. Cependant, quelque secteur comme les NTIC devient de plus en plus dynamique et fait que l’emploi dans le monde du digital attire de plus en plus les jeunes Malagasy.
Environ 500 000 jeunes entrent sur le marché du travail à Madagascar chaque année selon une étude sur l’emploi réalisée en 2021 par Friedrich Ebert Stiftung (FES). La tendance, deux ans après n’en est pas loin étant donnée la conjoncture ayant sévi durant ces deux dernières années. Cette étude démontre également que l’employabilité à Madagascar est encore faible notamment marquée par l’inadéquation formation-emploi ou tout simplement le niveau d’éducation notamment chez les jeunes.
En parallèle, la forte avancée technologique favorisant le développement de manière fulgurante de la digitalisation a eu un bouleversement substantiel sur l’organisation du marché de travail. Les pays, même, en voie de développement comme Madagascar ne s’y échappent pas. Comme principale manifestation se trouve la délocalisation de certaines parties de la chaine de travail au niveau des entreprises occidentales principalement les services clientèle vers Madagascar. Et actuellement, les services liés à l’exploitation du digital commencent à se développer de plus en plus tant en quantité qu’en qualité. Une circonstance connue sous les termes de « outsourcing » et « Offshoring ». En fait, Madagascar dispose d’un avantage compétitif dans ce secteur et commence, depuis 2010, à intéresser les compagnies étrangères.
De son côté, la jeunesse malagasy s’adapte plus ou moins bien à cette mutation. Ce qui est assez évident c’est que d’un, elle a une affinité avec la technologie et de deux, le monde du digital offre pour certains, une alternative par rapport à l’imperfection du marché de travail à Madagascar. Pour ce second cas, il s’agit d’un refuge pour ceux qui ont du mal à trouver de l’emploi correspondant à leur formation. D’ailleurs, chacun essaye de trouver le domaine auquel il est à même d’exceller allant des métiers ne nécessitant pas d’exigences assez complexes comme ceux dans les centres d’appels jusqu’à ceux qui nécessitent des qualifications assez pointues comme le développement de site web et de logiciel, administration réseau ou encore la science des données. Également, l’on remarque que les jeunes ont cette capacité d’autoapprentissage même dans des branches exigeant une spécialisation.
Le Ministère en charge de l’emploi et de la formation professionnelle table sur un chiffre de 27 500 emplois directs créés dans ce secteur jusqu’à présent. Un chiffre qui pourrait bien peser encore plus s’il y a des interventions optimales au niveau de la politique nationale de l’emploi axées principalement sur le développement des formations professionnelles pour les jeunes désireux de s’investir dans le monde du digital même sans niveau scolaire assez élevé ; l’ajustement des programmes de formations au niveau des grandes écoles d’informatique et de technologie afin de répondre aux besoins en opérationnalisation des nouveaux diplômés vue la diligence des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC).
Dans sa globalité, le défi est de taille par rapport à l’amélioration de la situation du marché du travail à Madagascar. La disponibilité d’une grande main d’œuvre disponible pourrait être considérée à la fois comme une charge, mais également une opportunité dans l’amorçage du développement du pays. Il s’agit en fait de de créer des emplois décents tout en étant productifs et que parmi les marges de manœuvre, le secteur des NTIC est très exploitable surtout pour répondre, du moins en partie, aux offres de travail en milieux urbains.
Toujours est-il que 73,5 % des jeunes travailleurs sont dans le milieu rural et qu’il ne faut pas non plus les oublier afin que le développement soit harmonieux et inclusif.