L'importance de l'éducation financière pour améliorer la gestion de l'argent et renforcer l'économie.
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L'importance de l'éducation financière pour améliorer la gestion de l'argent et renforcer l'économie.

Ekonomika Mag MDG • Redacteur en Chef
| Avis - Etude de cas

“La culture financière signifie avoir des compétences et des connaissances pour prendre de bonnes décisions sur la façon dont vous gagnez, dépensez, empruntez, épargnez et investissez votre argent. De bonnes décisions financières peuvent contribuer à améliorer votre bien-être et votre qualité de vie”.

(Mastercard, Taking Stock)

 

Malgré les efforts déployés par le gouvernement et les organisations de la société civile pour améliorer la situation, Madagascar est un peu à la traîne en matière d'éducation financière : une grande partie de la population malgache ne dispose pas de connaissances suffisantes en matière de gestion financière. Cela peut entraîner des difficultés pour gérer l'argent au quotidien, pour épargner en vue de projets futurs, ou encore pour obtenir des crédits bancaires. Tout le monde peut apprendre, D'ou notre thème de ce jour.


Pour nous, il est donc important de continuer à sensibiliser la population malgache à l'importance de l'éducation financière, en proposant des programmes éducatifs adaptés aux différents niveaux d'éducation et en travaillant avec les acteurs locaux pour améliorer l'accès aux services financiers de base.


Mais c’est quoi l’éducation financière ?

En une phrase, l'éducation financière est un élément clé pour le développement économique d'un pays, qu'il soit développé ou en développement.

L'éducation financière consiste à apprendre les compétences et les connaissances nécessaires pour gérer efficacement l'argent. Cela peut inclure des compétences telles que la budgétisation, la planification financière, la gestion de la dette, l'épargne et l'investissement.

Il est également important de noter que l'éducation financière ne se limite pas à l'acquisition de compétences. Elle peut également aider à renforcer la confiance et l'estime de soi des individus. En apprenant à gérer efficacement leur argent, les gens peuvent se sentir plus en contrôle de leur vie financière et prendre des décisions plus éclairées.


En outre, l'éducation financière peut également avoir un impact positif sur l'économie dans son ensemble. En encourageant l'épargne et l'investissement, les gens peuvent contribuer à la croissance économique à long terme en fournissant des capitaux pour le développement de projets et d'entreprises. Cela peut également aider à réduire la dépendance à l'égard des prêts extérieurs et des aides financières.


Qui sont les publics cibles ? est ce que tout le monde est concerné?


1. Les jeunes et l’école

La question financière doit, comme la majorité des autres sujets, être enseignée tôt pour se révéler plus efficace.

Si à l’école primaire une simple sensibilisation semble nécessaire, il convient de mettre en place une réelle éducation financière à destination des élèves des collèges et surtout des lycées. C’est en effet à l’âge où ils sont confrontés à la gestion de leur premier budget qu’il est indispensable que les jeunes disposent de connaissances leur permettant de comprendre les notions de budget, de risque, de taux d’intérêt et d’épargne.


2. Les personnes précaires et/ou avec de faibles ressources

Ces personnes sont donc financièrement isolées dans un monde où les transactions financières – et notamment le versement des prestations sociales – se font de plus en plus par voie électronique.


Par ailleurs les personnes en situation précaire sont parmi les principales victimes du surendettement, notamment car le chômage est l’une des causes principales de non-remboursement d’un crédit. Il convient donc d’orienter les publics les plus fragiles vers des formules de crédit modéré ou vers d’autres solutions financières.


3. Les consommateurs

Les consommateurs de produits financiers sont au cœur l’éducation financière. C’est en permettant auxdits consommateurs de faire un choix averti que l’on permettra aux marchés financiers de fonctionner de manière harmonieuse. Si chaque agent du marché financier possède une information parfaite, alors la fixation des cours de chaque entreprise en déterminera avec exactitude la valeur réelle.


Malgré les limites de cette vision, il n’en est pas moins logique de s’adresser avant tout à ceux qui sont amenés à utiliser les produits. De plus, ces consommateurs sont de plus en plus nombreux, ce qui ne signifie pas que leur maîtrise des mécanismes financiers s’accroît.


4. Les actifs

Les personnes actives sont une cible privilégiée des actions d’éducation financière, particulièrement concernant le sujet de leurs retraites. Les produits d’épargne retraite sont en effet spécifiques et complexes : il s’agit de contrats de très long terme qui concernent des gens qui n’ont pas forcément un niveau élevé de connaissances, de pratique financière, et de revenus. Les produits sont eux-mêmes particulièrement complexes avec une multitude de facteurs à prendre en compte (intérêts et rendements, risques, longévité, imposition...).

Les études montrent que l’épargne retraite est à peu près partout l’un des produits financiers les moins bien compris. Elles montrent également que les individus n’épargnent pas assez pour s’assurer au moment de la retraite le niveau de revenu qu’ils espèrent et que souvent, ils n’épargnent pas de façon avisée.


Quelles sont les limites ? Et oui, il y a une limite.

L’éducation financière ne doit pas se substituer à la régulation.

L’éducation financière peut compléter, mais ne pourra jamais remplacer d’autres aspects d’une politique financière efficace, tels que la protection des consommateurs et la réglementation des institutions financières.


Les deux domaines d’actions sont complémentaires. Les consommateurs de produits financiers doivent être protégés par des dispositifs légaux, mais aussi être en mesure de faire valoir leurs droits, ce qui nécessite une information largement diffusée.

Néanmoins même informé, le consommateur se trouverait en position de faiblesse si, par exemple, les clauses contractuelles n’étaient pas sérieusement encadrées par les pouvoirs publics.


Cette position n’est cependant pas partagée par tous et des tenants d’une pensée libérale estiment que l’information suffit à la responsabilisation des consommateurs de produits financiers, et permet précisément d’éviter des réglementations trop contraignantes.

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