L’entrepreneuriat, un levier pour la croissance économique et l’employabilité des jeunes à Madagascar ….
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L’entrepreneuriat, un levier pour la croissance économique et l’employabilité des jeunes à Madagascar ….

Ekonomika • Rédacteur en Chef
| Avis - Etude de cas

L’augmentation du taux de chômage des jeunes constitue une menace permanente pour la stabilité économique et sociale pour un pays avec un profil démographique très jeunes comme Madagascar. Pour y faire face, la promotion de l’entrepreneuriat constitue parmi les solutions alternatives permettant à la fois à la création d’emploi et au développement de nouvelles activités génératrices de revenus. En effet, c’est dans cette optique, l’entrepreneuriat constitue un levier pour le développement de Madagascar dans le cadre de l’atteinte des Objectifs du nouveau Millénaire pour le Développement (OMD). Toujours, pour Madagascar, selon le rapport du GEM ou Global Entrepreneurship Monitor publié en 2018, un adulte sur cinq se trouve dans le processus de création ou de gestion d'une entreprise depuis moins de trois ans et demi selon les critères du GEM. Avec un taux d'activité entrepreneuriale (TAE) de 19,5%, Madagascar se maintient au 8éme rang mondial en 2019 en étant le premier parmi les économies à faible revenu.


Malgré cette statistique, entreprendre à Madagascar s'apparente à un parcours du combattant. Les obstacles sont de différentes natures : un environnement des affaires peu favorable, des formalités administratives lourdes, un contexte politique difficile, ainsi que le poids de la culture et de la société. De même, l’accès au financement reste toutefois une problématique majeure, en particulier pour les jeunes entrepreneurs ayant un faible niveau d’éducation, notamment en milieu rural. Une étude de la Banque mondiale confirme, d’ailleurs, que le secteur bancaire est toujours récalcitrant à prendre des risques et a surtout recours aux prêts garantis compte tenu du manque de visibilité sur la qualité des start-up et de PME. Le marché des capitaux, de son côté, n’est pas adapté aux jeunes entrepreneurs de moindre envergure, qui ne peuvent pas non plus s’adresser aux fonds d’investissement. Ils restent les organismes de microfinance, mais qui n’octroient que de faibles montants à des taux d’intérêt extrêmement élevés. Ayant épuisé toutes les alternatives, les créateurs d’entreprise doivent par conséquent se contenter de leurs propres ressources …la plupart du temps insuffisantes ou opter pour des empruntes informels. Pour certains jeunes, la participation à des concours d’entrepreneuriat constitue une alternative afin de bénéficier à la fois d’une période d’incubation par les promoteurs et les partenaires du concours, ainsi que d’un appui en vue de trouver des solutions de financement pour la réalisation de leur projet.


Ce contexte difficile comporte néanmoins un aspect positif : il contraint les entrepreneurs à se montrer créatifs, courageux, aventureux, autant de qualités qui contribueront à son succès. Malgré ces contraintes invoquées, l’entrepreneuriat des jeunes est au cœur des priorités politiques actuelles. Ainsi, divers types d’appui/accompagnement en faveur des jeunes microentrepreneurs sont disponibles actuellement au niveau du pays via le gouvernement Malagasy à travers le Programme Fihariana, et les partenaires techniques et financiers à travers des projets programmes tels que le PEJAA (Programme d'incubation de jeunes pour la promotion de l'entrepreneuriat Agricole et Agro-industriel, à travers une approche de chaîne de valeur financé par le BAD ou Banque Africain de Développement), Miarakap (Société d'investissement à impact dédiée au financement et à l'accompagnement des Petites et Moyennes Entreprises à fort potentiel ), ainsi que de la part du secteur privé avec des structures d’appui telles que Nexta et la Fabrique d’Entreprise basée à Tamatave. A noter que les appuis/accompagnement fournis par ces structures se présentent souvent sous forme d’incubation et s’adressent aux porteurs d’idées ou de projets de création d’entreprise innovante. Elles interviennent de la naissance de l’idée jusqu’à la concrétisation du projet. Ces structures d’appui apportent aussi des soutiens aux incubés en matière de formation, de coaching, de mentorat, et d’aide à l’installation et à l’opérationnalisation de leur entreprise. A cet effet, il réunit des ressources et services spéciaux dédiés à l’accompagnement et à l’assistance des entreprises dans les premières années de leur vie.


Malgré l’existence d’une politique nationale favorable à l’essor de l’entrepreneuriat, ainsi que l’existence de quelques structures d’appui/accompagnement favorisant l’incubation des jeunes entrepreneurs que ce soit en milieu urbain et qu’en milieu rural, on note également que, la mise en place d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat dans le pays, ainsi que l’investissement en particulier dans l’enseignement et sur la formation reste indispensable afin de cultiver à la fois l’esprit entrepreneurial et de disposer aussi des compétences nécessaires à un essor des projets entrepreneuriaux qui reposent surtout actuellement sur la maîtrise de nouvelles technologies de l’information et de la communication. 


Dans nos prochaines rédactions, nous allons vous montrer les secteurs d'activités où chaque entrepreneur devrait investir, les étapes à suivre dans la création de Société ainsi que les erreurs à éviter et bien d'autres encore.

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