Développement agricole à Madagascar : le rôle du numérique dans la vulgarisation agricole

La situation de l’agriculture à Madagascar reste encore problématique jusqu’à maintenant. Des problèmes structurels rendant difficile l’atteinte des objectifs en termes d’autosuffisance alimentaire du pays ou encore de l’amélioration du niveau de vie des populations issues du monde rurale. Des défis sont à relever et parmi les pistes pour améliorer ce secteur, figure l’usage de la technologie afin d’augmenter la productivité et d’optimiser des informations dans la gestion des projets de développement agricole.

Pays à vocation agricole

Madagascar dispose d’une forte potentialité en matière d’agriculture vue l’étendue de sa surface cultivable. Par ailleurs, ce secteur occupe environ 77,9% des ménages (INSTAT 2021). À cela s’ajoute la diversité du climat et de la nature du sol à Madagascar rendant favorable à la culture de divers produits agricoles.

Pourtant, on reste encore dans le stade d’agriculture de subsistance, une situation marquée par la faiblesse de la productivité agricole causant la perte en pouvoir d’achat des ménages ruraux. Cela rend également complexe la possibilité d’autosuffisance alimentaire pour Madagascar. Plusieurs sont les raisons de cette faible productivité agricole pour ne citer que le manque d’expertise dans l’application des techniques modernes de culture, le faible appui des paysans ou encore le prix prohibitif des intrants agricoles comme les semences améliorées et les engrais, additionnés des facteurs exogènes tels que les effets liés au changement climatique.

La place du numérique.

Face aux problèmes que fait face le secteur agricole, à côté des stratégies dans d’autres volets, l’on pourrait miser sur le numérique pour gagner en efficience.

En effet, avec les  programmes mis en œuvre par le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MAE) avec les partenaires techniques et financiers dans le but de développer le secteur agricole à Madagascar à l’instar du programme DEFIS et Riz Plus, beaucoup de contraintes perdurent notamment dans la mise en place de système d’information dynamique et soigné. Il en va de même pour les difficultés rencontrées dans la vulgarisation agricole pour ne citer que le faible ratio Vulgarisateur / Producteur ou encore le niveau léger de diffusion des conseils aux producteurs surtout dans les zones assez reculée. Des contraintes que l’usage d’outils numériques pourrait en apporter des solutions

Partenariat majeur entre MAE et FTA

Dans ce sens, un accord de partenariat a été signé entre le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MAE) et le Farming & Technologie for Africa (FTA) le lundi 4 septembre 2023. Il s’agit ainsi d’une convention relative à la promotion du développement agricole grâce à la mobilisation de l’innovation numérique.

Le partenariat en question se focalise davantage sur la vulgarisation agricole en améliorant, d’une part, les efforts réalisés par rapport à la mise en place d’un système d’information permettant à la fois de fournir des conseils techniques aux agriculteurs à des fins d’amélioration de leur rendement et d’optimiser les échanges entre les différents acteurs dans la vulgarisation agricole grâce à la plateforme « rohyfambolena ». Cette plateforme a comme ambition de vulgariser les services d’appuis aux producteurs tels que les conseils et les transferts de connaissance.

Limites

Les initiatives sur la capitalisation des innovations dans le numérique sont et seront toujours encouragées que ce soit dans l’agriculture ou dans d’autres domaines. Néanmoins, il est toujours essentiel de tenir compte du niveau de développement du capital humain dans l’appropriation et l’usage de la technologie à bon escient. Il y a également les efforts à entreprendre aux inégalités issues de la fracture numérique essentiellement pour les technologies numériques pointues.

Ainsi, une coopération multipartite est sollicitée afin de mitiger ces limites, car une chose est sûre, le développement du pays ne peut se passer de l’essor du secteur agricole et que par rapport aux difficultés constatées notamment dans la vulgarisation agricole et la mise en place de système d’information, miser sur le numérique ne peut être que bénéfique.